Les hauts responsables occidentaux ont critiqué aujourd'hui dimanche l'ancien président américain Donald Trump après qu'il ait indiqué que les États-Unis pourraient ne pas protéger les alliés de l'OTAN qui ne dépensent pas assez pour la défense contre une éventuelle invasion russe.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré dans un communiqué écrit que « toute indication que les alliés ne se défendraient pas mutuellement sape notre sécurité dans son ensemble, y compris la sécurité des États-Unis, et expose les soldats américains et européens à un risque accru ».

Il a ajouté « toute attaque contre l'OTAN sera confrontée à une réponse unie et forte », en réponse aux déclarations faites par Trump samedi, qui est susceptible d'être le candidat du Parti républicain à l'élection présidentielle américaine de cette année.

Le ministre polonais de la Défense, Władysław Kosiniak-Kamysz, a également réagi.

Il a écrit sur la plateforme sociale X : « La devise de l'OTAN "Un pour tous, tous pour un" est un engagement concret, saper la crédibilité des États alliés signifie affaiblir l'ensemble de l'OTAN ».

« Aucune campagne électorale ne peut être une excuse pour manipuler la sécurité de l'alliance ».

Le ministère allemand des Affaires étrangères a publié le message « Un pour tous, tous pour un » avec le hashtag #StrongerTogether sur son compte anglais X après les commentaires de Trump.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré : « Les déclarations imprudentes sur la sécurité de l'OTAN et la solidarité de l'article 5 ne servent que les intérêts de (le président russe Vladimir) Poutine ».

L'article 5 du traité de l'OTAN stipule que toute attaque armée contre un membre de l'alliance est considérée comme une attaque contre tous, conduisant à une défense collective.

Trump, qui s'exprimait lors d'un rassemblement politique en Caroline du Sud et semblait raconter une réunion avec des dirigeants de l'OTAN, a rapporté qu'un président d'un « grand pays », sans nommer lequel, avait demandé : « Alors monsieur, si nous ne payons pas, et nous allons le faire. Nous sommes attaqués par la Russie, nous protégerez-vous ? »

J'ai répondu : vous n'avez pas payé ? Vous êtes en retard sur le versement ? Il a dit : oui, supposons que cela soit le cas. « Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerais à faire ce qu'ils veulent, vous devez payer ».

Le commissaire au Marché intérieur de l'Union européenne, Thierry Breton, a déclaré dans une interview à la télévision française LCI : « Nous avons déjà entendu cela... rien de nouveau sous le soleil ».

Breton a ajouté : « Il a peut-être des problèmes de mémoire, c'était en fait une femme, pas d'un pays, mais de l'Union européenne », en faisant référence à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et à la conversation qu'elle a eue avec Trump en 2020.

Breton a déclaré : « Nous ne pouvons pas lancer une pièce pour notre sécurité tous les quatre ans en fonction de cette élection ou celle-là, et en particulier des élections présidentielles américaines », ajoutant que les dirigeants de l'Union européenne sont conscients que l'Union doit renforcer ses dépenses et ses capacités militaires.

Interrogé sur les commentaires de Trump, le porte-parole de la Maison-Blanche, Andrew Bates, a déclaré : « Encourager les invasions des régimes meurtriers de nos alliés les plus proches est horrible et perturbant - et met en danger la sécurité nationale américaine, la stabilité mondiale et notre économie intérieure ».

Les trente et un États membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord ont convenu de l'objectif de dépenser au moins 2 % du PIB pour la défense, mais les estimations de l'OTAN ont montré que seulement 11 pays dépensent cette somme.