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Publié: décembre 13, 2023
Soixante jours : c’est la période accordée à la ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration du gouvernement du Québec, Christine Fréchette, pour trouver une solution aux délais croissants dans les dossiers de regroupement familial, faute de quoi la ministre pourrait se retrouver devant la Cour supérieure du Québec. Un avis officiel a été envoyé à la ministre hier.
Le gouvernement fédéral est également tenu responsable dans cette affaire, quoique dans une moindre mesure. C’est pourquoi un avis officiel a également été envoyé au ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller.
Cette mise en demeure finale émane de l’avocat Maxim Lapointe, spécialisé en immigration, qui a soutenu que l’attente moyenne d’un Québécois ou d’une Québécoise de 41 mois pour le regroupement avec un conjoint étranger n’est pas une situation normale.
Lapointe a également ajouté dans une interview qu’en tant qu’avocat en immigration gérant « des dizaines de dossiers chaque année », il constate « un écart dans les normes de service pour les dossiers du Québec comparativement à ceux du reste du Canada ».
Dans les autres provinces canadiennes, le délai moyen pour les Canadiens attendant le regroupement avec un conjoint est de seulement 12 mois. Cette disparité s’explique en grande partie par le fait qu’environ 40 000 dossiers de regroupement familial sont encore en attente de traitement au Québec.
Malgré ce nombre important de dossiers en attente, le plan d’immigration présenté par la ministre Fréchette au début du mois dernier stipulait que le nombre de nouveaux immigrants accueillis par le Québec en 2024 dans la catégorie regroupement familial se situerait entre 10 200 et 10 600 personnes.
Cette situation cause une augmentation des délais déjà très longs de traitement des dossiers, ce qu’on appelle le phénomène de « goulot d’étranglement », ainsi que beaucoup de souffrance et de détresse psychologique chez les conjoints concernés.
Cependant, selon l’accord sur l’immigration entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec, qui définit le rôle de chacun des deux gouvernements en matière d’immigration, le Québec n’a pas le pouvoir d’imposer un quota dans la catégorie regroupement familial, a souligné l’avocat Lapointe.
L’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI) partage cet avis avec l’avocat Lapointe.
Par conséquent, en ne traitant que le nombre de dossiers demandé par le gouvernement de François Legault au Québec, le gouvernement fédéral aurait manqué à l’accord avec le Québec, selon Lapointe.
Par conséquent, dans l’avis officiel, l’avocat Lapointe demande au gouvernement fédéral de traiter dans un délai de 60 jours tous les dossiers de regroupement familial concernant le Québec et dépassant le délai actuel de 12 mois appliqué dans les autres provinces canadiennes.
Quant au gouvernement du Québec, Lapointe l’exhorte à « désengorger » complètement les opérations de regroupement familial et à annuler son objectif d’accepter entre 10 200 et 10 600 personnes annuellement dans cette catégorie.
Lapointe a également demandé aux deux gouvernements de rouvrir l’accord sur l’immigration afin de renégocier le rôle et les responsabilités de chacun.
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