Les effets combinés de la crise du logement et de l'inflation apparaissent clairement dans l'image détaillée des régions du Québec révélée hier par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).

L'Institut de la statistique du gouvernement du Québec aborde dans son rapport de près de 300 pages plusieurs sujets, notamment le logement et la propriété où il montre une détérioration de la situation des familles.

Parallèlement à la forte augmentation des prix des maisons, la proportion de propriétaires a diminué en 2021 pour la première fois depuis 1971.

Les listes municipales d'évaluation des propriétés pour 2023 montrent également une augmentation de 20,3 % du taux de la valeur immobilière à l'échelle de la province de Québec par rapport à l'année précédente.

Toutes les municipalités régionales de comté (MRC) ont enregistré une augmentation de la valeur des propriétés, les plus fortes hausses se situant dans les régions du sud-ouest de la province, notamment dans les régions de Monteregie, Laurentides, Lanaudière et Outaouais.

Pour la deuxième année consécutive, aucune municipalité régionale au Québec n'a vu ses prix des maisons baisser.

Il convient de rappeler que la forte hausse des prix des maisons a commencé en 2020 et 2021, il n'est donc pas surprenant que le taux de propriété ait diminué selon les données statistiques, passant de 61,3 % en 2016 à 59,9 % en 2021. C'est la première baisse de ce taux en 50 ans.

Le taux de propriété varie également considérablement d'une région à l'autre, la proportion la plus élevée se trouvant dans la région de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (73 %) suivie immédiatement par la région de Chaudière-Appalaches (71,6 %).

En revanche, le taux de propriété n'est que de 39,6 % dans la région de Montréal, la plus grande région urbaine du Québec.

Dans toutes les autres régions québécoises, le taux de propriété ajusté dépasse la moyenne québécoise (59,9 %), à l'exception de la région de Québec, la deuxième plus grande région urbaine de la province, où le taux de propriété est de 58,2 %, soit légèrement inférieur à la moyenne québécoise.

La région du Nord-du-Québec constitue une exception, en dehors des zones urbaines, avec le taux de propriété le plus bas de la province (35,6 %). Mais cette situation est largement due au fait qu'une grande partie de la population autochtone, qui compose la majorité des habitants de cette région, réside dans des logements fournis par le gouvernement local.

Le logement reste également coûteux, voire très coûteux, pour une famille québécoise sur six (16 % précisément) qui dépense 30 % ou plus de son revenu total pour les coûts du logement.

La plus forte proportion de ces familles vivant dans des logements non abordables se trouve dans les régions de Montréal et Laval.

Laval est la troisième plus grande ville du Québec en nombre d'habitants (environ 443 000 personnes), après Montréal et Québec, située directement au nord de l'île de Montréal et comptant, comme Montréal, un très grand nombre d'immigrants, dont une large communauté d'origine arabe.

Une famille propriétaire sur dix au Québec dépense également plus de 30 % pour les coûts du logement. Cette proportion de la population est susceptible d'augmenter avec la hausse des taux d'intérêt hypothécaires.