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Publié: février 28, 2024
Le ministre fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, estime que le gouvernement du Québec ne souhaite pas engager une discussion sérieuse avec le gouvernement fédéral concernant les coûts liés à l'afflux de demandeurs d'asile et ses conséquences sociales.
« La vérité, c’est que je n’ai jamais eu de la part du gouvernement du Québec l’impression qu’ils veulent vraiment s’asseoir (et discuter du sujet) », a déclaré Miller aujourd’hui aux journalistes dans l’édifice du Parlement à Ottawa alors qu’il se dirigeait vers une réunion du Cabinet.
Selon Miller, le gouvernement du Québec veut avant tout discuter « sur la place publique », mais « les gouvernements responsables ne fonctionnent pas de cette manière », a-t-il ajouté.
Lorsque la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du gouvernement du Québec, Christine Fréchette, a été invitée à commenter les propos du ministre Miller, elle a affirmé qu’ils « nient complètement la réalité ».
Fréchette a confirmé que le gouvernement du Québec, « depuis des mois », « intensifie » les discussions avec le gouvernement fédéral sur le sujet des demandeurs d’asile, « que ce soit en personne, par téléphone ou par écrit ».
Le gouvernement de François Legault au Québec avait annoncé la semaine dernière qu’il demande au gouvernement fédéral un milliard de dollars en compensation des coûts liés à l’accueil des demandeurs d’asile depuis 2021. Ainsi, la facture a plus que doublé par rapport à ce qui avait été annoncé le mois dernier.
Aujourd’hui, Miller, qui a répété que le Québec « fait plus que sa part » dans l’accueil des demandeurs d’asile, a indiqué que des responsables des gouvernements fédéral et québécois se sont rencontrés ces derniers jours pour « classer » les montants réclamés.
Il a exprimé ses regrets à la Chambre des communes que le gouvernement du Québec lui ait demandé « du jour au lendemain » « 500 millions de dollars supplémentaires lors d’une conférence de presse ».
Il est à noter que le Premier ministre du Québec, François Legault, a demandé au gouvernement fédéral dans une lettre envoyée le 17 janvier dernier au Premier ministre Justin Trudeau, un montant de 470 millions de dollars en compensation des dépenses engagées pour l’accueil et la prise en charge des demandeurs d’asile en 2021 et 2022, et qu’il fasse de même pour les années suivantes.
Lors d’une conférence de presse tenue le 20 février, le gouvernement Legault a demandé un montant additionnel de 576,9 millions de dollars (nouvelle fenêtre) en compensation de dépenses similaires pour l’année 2023.
Miller a provoqué des huées à la Chambre des communes lorsqu’il a dit que le gouvernement du Québec avait doublé la facture « sans justifier les montants demandés ».
Le porte-parole du Bloc québécois pour les questions d’immigration et d’asile, le député Alexis Brunelle-Duceppe, a vivement contesté les propos du ministre Miller, affirmant que le Québec réclame au gouvernement fédéral « depuis 2021 » le paiement des coûts liés à l’accueil des demandeurs d’asile ainsi que leur répartition dans toutes les provinces canadiennes.
« (Depuis) trois ans ! (...) Est-ce que (le ministre Miller) se rend compte que s’il avait payé ses dettes depuis 2021 et négocié au lieu de se cacher, il n’y aurait pas de problèmes aujourd’hui ? », a questionné Brunelle-Duceppe.
En plus du milliard de dollars réclamé, le gouvernement du Québec insiste pour que le gouvernement fédéral ralentisse l’arrivée des demandeurs d’asile dans le pays et répartisse mieux ces arrivants entre les provinces.
Le ministre responsable de la langue française et des relations canadiennes au gouvernement du Québec, Jean-François Roberge, est allé la semaine dernière jusqu’à dire que le Québec s’approche d’une crise « qui pourrait devenir une crise humanitaire » s’il n’est plus en mesure de fournir les services, et il a estimé que l’afflux de demandeurs d’asile, s’il se poursuit à un rythme élevé, pourrait menacer l’identité du Québec.
Le Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, dit actuellement accueillir 55 % des demandeurs d’asile qui arrivent au Canada. Mais le gouvernement fédéral indique qu’un quart de ceux qui arrivent au Québec le quittent par la suite.
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