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Publié: novembre 27, 2023
Les agents de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC / CBSA) et leurs agents de renseignement ont découvert davantage de documents frauduleux et suspects émis principalement par des réseaux criminels mexicains cherchant à accéder au Canada.
À ce jour, "14 957 Autorisations de voyage électronique (AVE) frauduleuses liées à des citoyens mexicains ont été interceptées avant la frontière", déclare une porte-parole de l’Agence des services frontaliers du Canada.
Ce document est nécessaire pour les étrangers exemptés de visa qui voyagent au Canada par avion. C’est le cas des Mexicains depuis la fin de 2016.
Comme l’a récemment révélé l’émission "Enquête" de Radio-Canada, cette mesure prise par le gouvernement libéral de Justin Trudeau à Ottawa est utilisée par des organisations criminelles à leur avantage.
Cette mesure a permis l’apparition de réseaux de trafiquants de faux passeports à Mexico pour faciliter les voyages illégaux au Canada.
"Nous faisons face à quelque chose de nouveau qui ne se produisait pas auparavant", a expliqué Karen Côté-Bouchie, professeure à la faculté de criminologie de l’Université de Montréal, ajoutant qu’elle est "inquiète" par l’ampleur de ces données.
"Auparavant, le Canada était une cible pour des cas de trafic de drogues. Maintenant, on peut dire qu’il y a un changement dans les activités criminelles. Il y a de nouveaux types de crimininalités avec ces réseaux de documents falsifiés", a ajouté Côté-Bouchie.
L’autorisation de voyage électronique est une procédure administrative coûtant 7 dollars, payable en ligne. C’est essentiellement une auto-déclaration qui permet au ministère de l’Immigration canadien et aux agents des douanes de vérifier si la personne désirant venir au Canada en tant que touriste fait l’objet de poursuites criminelles.
Les informations de Radio-Canada indiquent également qu’en analysant les éléments fournis par les demandeurs, les agents de l’Agence des services frontaliers du Canada ont découvert ces dernières années des milliers de demandes d’autorisation de voyage électronique liées particulièrement à des réseaux criminels et un réseau de voleurs en Amérique du Sud, des réseaux de plus en plus présents dans la province de Québec ciblant les résidences de luxe.
On croit que ces groupes criminels sont impliqués dans l’augmentation massive des passages illégaux entre le Canada et les États-Unis, mais aussi dans le domaine du travail non déclaré, ou ce qu’on appelle le marché noir, au Canada.
Des personnes détenant un passeport mexicain et collaborant avec ces réseaux criminels peuvent également utiliser une autorisation de voyage électronique frauduleuse pour accéder au Canada afin d’y demander l’asile.
De son côté, l’Agence des services frontaliers du Canada a refusé de fournir des détails sur ce sujet sous prétexte que "les informations relatives aux frontières (...) sont considérées comme protégées".
Selon certaines sources également, les alertes émises par les agents de renseignement peuvent parfois mettre des mois à être examinées, ce qui permet à des criminels potentiels d’entrer au Canada. L’erreur réside dans l’énorme stock de dossiers que le ministère de l’Immigration canadien doit traiter.
Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Immigration a affirmé qu’il travaille en "étroite collaboration" avec l’Agence des services frontaliers du Canada "pour maintenir l’intégrité du programme d’autorisation de voyage électronique ainsi que la sécurité et la sûreté des Canadiens".
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