Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président chinois Xi Jinping ont échangé une salutation superficielle hier lors du rassemblement annuel du Forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à San Francisco aux États-Unis.

Etant donné que les noms du Canada et de la Chine en anglais commencent par la même lettre, les deux pays sont souvent proches l'un de l'autre lorsque les dirigeants se réunissent pour prendre des photos au sommet.

Le président américain Joe Biden a passé quatre heures avec son homologue chinois mercredi dans une tentative d'apaiser la tension persistante dans les relations entre leurs pays. Il n'est pas encore clair si le Premier ministre canadien suivra l'exemple de son allié américain.

Les deux dirigeants ont convenu de reprendre les communications militaires entre leurs deux pays et sont parvenus à un accord préliminaire concernant la réduction du flux de fentanyl vers les États-Unis.

Les relations entre les États-Unis et la Chine ont été mises à l’épreuve en août 2022 lorsque Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants américaine, a visité Taïwan.

La Chine considère également Taïwan comme faisant partie de son territoire et le voit comme une province rebelle devant être réintégrée dans le giron de la mère patrie.

Cependant, les relations entre Washington et Pékin ont encore décliné l'été dernier après qu'un ballon espion chinois ait été repéré et abattu dans l’espace aérien des États-Unis.

Les relations entre le Canada et la Chine n'ont pas non plus été chaleureuses ces dernières années. Pékin a détenu les citoyens canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig pendant près de trois ans, une démarche largement perçue comme une représaille suite à la détention au Canada de la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou, à la demande des autorités américaines qui ont accusé la femme d'affaires chinoise de fraude visant à contourner les sanctions américaines imposées à l'Iran.

La Chine a également imposé une interdiction de plusieurs années sur les importations de viande et de canola en provenance du Canada, justifiant sa décision par des préoccupations liées à des parasites non identifiés.

Un an après que le gouvernement canadien ait qualifié la Chine de « puissance mondiale perturbant de plus en plus l'ordre mondial » et ait tenu Pékin responsable des tentatives d'ingérence étrangère dans le déroulement de la démocratie au Canada, le gouvernement chinois a exclu en août dernier le Canada de la liste des pays bénéficiant d'une réduction des restrictions sur les voyages de groupe.

En septembre dernier, Ottawa a nommé la juge de la Cour d'appel du Québec, Marie-Josée Houle, présidente de l'enquête publique sur l'ingérence étrangère dans les opérations électorales fédérales et les institutions démocratiques, avec un mandat visant la Chine, la Russie, d'autres pays et acteurs étrangers, y compris des organisations non gouvernementales.

Également le 12 septembre, le député canadien Michael Chong a témoigné devant le comité exécutif du Congrès américain sur la Chine, parlant de son expérience en tant que cible de coercition et de campagnes de désinformation de la part des autorités chinoises.

Chong appartient au Parti conservateur qui forme l'opposition officielle à la Chambre des communes, et a des proches à Hong Kong, ville natale de son père.