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"يديعوت آحرونوت" : Inquiétude israélienne que d'autres pays suivent l'exemple du Canada après sa décision d'interdire l'exportation d'armes à Tel Aviv

"يديعوت آحرونوت" : Inquiétude israélienne que d'autres pays suivent l'exemple du Canada après sa décision d'interdire l'exportation d'armes à Tel Aviv

By Mounira Magdy

Publié: mars 21, 2024

Le parlement canadien a approuvé lundi une proposition à la majorité de 204 voix contre 117 visant à arrêter les exportations d'armes vers Israël, à exiger un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération des otages, et à chercher à « établir un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux États par la négociation ». Israël craint que d'autres pays ne lui emboîtent le pas, comme les Pays-Bas qui retardent la livraison de pièces pour l’avion de chasse F-35.

Israël n’achète pas d’armes au Canada, et le Canada n’a pas acheté d’armes israéliennes au cours de la dernière décennie, ce qui rend cette démarche purement symbolique. Cependant, depuis le déclenchement de la guerre, le Canada a empêché la vente de 11 véhicules blindés à la police israélienne et a interdit l’expédition d’équipements de vision nocturne à l’armée de défense israélienne.

Le problème de la décision canadienne, selon le journal « Yedioth Ahronoth », est qu’elle reflète la situation difficile qu’Israël traverse, et révèle surtout comment le monde a rapidement oublié les événements du 7 octobre après s’être rangé du côté d’Israël. Des sources bien informées sur les relations diplomatiques israélo-canadiennes affirment que « la décision était inévitable », et qu’elle découle en partie de la forte croissance de la population musulmane dans le pays. Le gouvernement, considéré comme ami de Tel-Aviv, dépend du Nouveau Parti démocratique, qui représente la gauche modérée.

Un responsable a déclaré : « Le problème de la position d’Israël au Canada tient principalement au changement démographique dans le pays et à l’extrémisme du Nouveau Parti démocratique ». En outre, les syndicats professionnels au Canada mènent une campagne durement anti-israélienne, exerçant des pressions sur les personnalités de gauche du Parti libéral au pouvoir et du Nouveau Parti démocratique.

Le Nouveau Parti démocratique avait présenté la proposition anti-israélienne au parlement pour reconnaître l’État palestinien. La proposition initiale, présentée par la députée du parti Heather McPherson, était très partiale contre Israël, tenant Israël responsable du conflit, y compris de la guerre en cours, ignorant de manière flagrante la responsabilité du Hamas, et McPherson avait aussi inclus une reconnaissance unilatérale de l’État palestinien dans la proposition sans enlever le Hamas du pouvoir à Gaza.

La reconnaissance unilatérale de l’État palestinien est traditionnellement en contradiction avec la politique étrangère canadienne. Les premiers ministres canadiens, libéraux et conservateurs, ont toujours soutenu une solution à deux États par la négociation.

La communauté juive au Canada et l’ambassade d’Israël ont immédiatement réagi pour faire échouer la proposition de McPherson, expliquant que cette proposition était inacceptable. Plus de 30 000 Juifs canadiens et leurs alliés canadiens se sont mobilisés contre la proposition du Nouveau Parti démocratique, envoyant 900 000 courriels aux membres du parlement et passant des milliers d’appels téléphoniques à leurs bureaux. Ces efforts ont porté leurs fruits.

À la demande de l’ambassade d’Israël, le ministre Benny Gantz a parlé avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, lui demandant d’empêcher l’adoption de la proposition originale, craignant que certains membres du parti au pouvoir ne la laissent passer telle quelle, ce qui serait intolérable pour Israël. Mais la pression exercée par la communauté juive sur le gouvernement libéral, conjuguée à la pression de Gantz sur Trudeau, a empêché le pire scénario.

La nuit de lundi, le Parti libéral est parvenu à un compromis avec le Nouveau Parti démocratique sur un texte adouci, supprimant la reconnaissance unilatérale de l’État palestinien, la remplaçant par un appel à « travailler avec les partenaires internationaux pour poursuivre activement l'objectif d’établir un État palestinien complet, juste et équitable ». La paix durable au Moyen-Orient, y compris la création d’un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux États par la négociation.

La décision comprenait également un autre point controversé pour Israël : l’appel à un futur embargo sur les armes envers Israël et la condamnation des colons extrémistes présumés en Cisjordanie. Bien que la proposition ne soit pas contraignante, la ministre canadienne des Affaires étrangères a annoncé qu'Ottawa avait décidé de suspendre les ventes d’armes à Israël, provoquant la condamnation de Tel-Aviv. Israël estime que la déclaration de la ministre des Affaires étrangères représentait une compensation à la gauche pour l’adoucissement de la proposition.

La communauté juive canadienne a déclaré que même la proposition modifiée est « problématique » et reproche excessivement à Israël tout en mettant peu l’accent sur le démantèlement du Hamas ou la lutte contre le terrorisme envers Israël. La communauté juive a appelé ses partisans à remercier les 117 membres du parlement qui ont voté contre la récompense du Hamas et le changement de la politique étrangère du Canada pour les années à venir.

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