Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il lancerait un programme national de repas scolaires, dans l'espoir de fournir des repas à 400 000 enfants supplémentaires chaque année.

Le Premier ministre Justin Trudeau et la ministre des Finances Chrystia Freeland ont fait cette annonce lors d'un événement à Toronto ce lundi, la dernière d'une série d'apparitions publiques du Premier ministre et de ses ministres avant le budget fédéral prévu le 16 avril.

Trudeau a déclaré lors de l'événement : « Nous voulons tous que les enfants aient le meilleur départ dans la vie, y compris les groupes les plus vulnérables ».

« Quand un enfant arrive avant la classe et dit qu'il a faim, cela signifie que nous avons tous plus de travail à faire en tant que communauté scolaire et en tant que pays ».

Le gouvernement fédéral dépensera un milliard de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre le programme. Ce chiffre reflète la promesse de la campagne de 2021 faite par les libéraux au pouvoir.

Freeland a déclaré que le gouvernement espère mettre en œuvre le programme pour l'année scolaire 2024-2025.

Le Canada est le seul pays du G7 à ne pas avoir de programme national de repas scolaires, selon le Club des petits déjeuners du Canada, et les défenseurs affirment qu'un programme national est nécessaire pour combler les lacunes laissées par un ensemble de programmes régionaux, locaux et caritatifs qui sont sous pression en raison de la baisse des ressources et de la hausse des prix des aliments.

Debbie Field, coordinatrice de l'Alliance pour l'alimentation scolaire saine, a déclaré dans un communiqué de presse daté du 27 février : « Les familles canadiennes ont du mal, et avec la montée des prix des aliments à des niveaux élevés en raison de l'inflation, nous savons qu'un programme national de repas scolaires aiderait les enfants et les jeunes à obtenir une nourriture nutritive, ce qui soutiendrait leur santé mentale ainsi que leurs habitudes comportementales et scolaires ».

Le programme de repas scolaires ne fait pas partie des éléments de politique énoncés dans l'accord d'offre et de confiance entre les libéraux et le Nouveau Parti démocratique, qui a vu le soutien des néo-démocrates au gouvernement lors des votes clés pendant deux ans. Mais le NPD a récemment appelé le gouvernement fédéral à mettre en œuvre un programme.

Le chef du NPD Jagmeet Singh a déclaré dans un communiqué de presse le mois dernier : « Les parents font tout ce qu’ils peuvent pour prendre soin de leurs enfants, mais le coût de la nourriture continue d’augmenter », on ne peut pas aller à l’école le ventre vide. »

Dans un message sur les réseaux sociaux lundi, Singh a qualifié le programme de « demande » de son parti.

Les provinces ont compétence en matière d’éducation au Canada. Trudeau a déclaré lundi que le gouvernement travaillerait avec les provinces, les territoires et les partenaires autochtones pour mettre en œuvre le programme, y compris en renforçant les politiques actuelles.

Trudeau a défendu une série de mesures auxquelles le gouvernement a consacré des ressources importantes – telles que les soins pharmaceutiques, les soins dentaires et les programmes de garde d’enfants – tout en s’engageant à la responsabilité financière dans le prochain budget.

En décembre dernier, les conservateurs ont voté contre un projet de loi présenté par un député qui aurait établi un cadre national pour le programme de repas scolaires.

Le chef des conservateurs Pierre Poilievre a vivement critiqué le gouvernement libéral pour sa gestion de l’économie et des questions liées au coût de la vie, soulignant souvent l’augmentation du recours aux banques alimentaires à travers le pays.