La ministre des Finances canadienne, Chrystia Freeland, a déclaré que l'engagement du Canada envers l'Ukraine constituait une contribution importante à la force de l'OTAN à un moment où les États-Unis étaient « incapables d'augmenter » leur aide à l'État assiégé.

Freeland répondait à une question sur les efforts du Canada pour atteindre l'objectif de dépenses militaires de l'OTAN des pays membres – 2 % du produit intérieur brut – lors d’une interview pour l’émission The House sur CBC diffusée samedi.

Lorsque l'on lui a demandé si le Canada augmenterait les dépenses dans le prochain budget fédéral le 16 avril, Freeland a refusé de donner une réponse dans un sens ou dans l’autre. Elle a dit à l’animatrice Catherine Cullen que les engagements par habitant du Canada envers l’Ukraine – qu’elle a qualifiés de « défi le plus urgent auquel l’OTAN est confrontée » – étaient très importants.

Freeland a déclaré, après avoir été informée que l’ambassadeur américain David Cohen apparaîtrait également dans l’émission : « Nous avons comblé le vide » « En mars, le Canada a envoyé deux milliards de dollars pour soutenir le financement urgent du budget de l’Ukraine à un moment où les États-Unis – et c’est peut-être quelque chose que vous pouvez demander à l’ambassadeur américain – étaient dans une situation où ils ne pouvaient pas intensifier et fournir le soutien ». .

Elle a ajouté : « Les Canadiens peuvent être fiers et savoir que notre pays fait sa part dans la résistance à la Russie et le soutien à l’Ukraine, qui est la plus grande bataille menée par l’OTAN ».

Le Canada a fait face à une pression croissante – de la part d’acteurs locaux et de certains alliés – pour atteindre l’objectif de 2 % fixé par les pays de l’OTAN lors du sommet de l’alliance au Pays de Galles en 2014.

Kerry Buck, ancien ambassadeur du Canada auprès de l’OTAN, a déclaré à CBC News plus tôt cette semaine : « Nous ne serons pas expulsés de l’OTAN, mais lorsque vous êtes montré du doigt à la table du Conseil atlantique, votre voix perd en importance parce que vous devez mettre votre argent là où il doit être ». 

Le projet de loi américain est toujours dans l’oubli

Freeland a déclaré que les « manœuvres » au Congrès empêchaient les États-Unis de fournir le soutien dont l’Ukraine a grand besoin alors qu’elle lutte pour se défendre contre les forces russes.

Elle a ajouté : « Le problème du soutien du Canada à l’Ukraine n’est pas un problème de l’Ukraine ».

Les États-Unis peinent à faire passer une législation permettant de fournir une aide de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine et à d’autres alliés. Les républicains ont exigé des concessions sur les mesures frontalières en échange de l’aide étrangère.

Cohen a défendu la contribution des États-Unis à l’Ukraine lorsqu’on lui a demandé de réagir aux commentaires de Freeland.

Il a déclaré dans une interview séparée diffusée samedi : « Je n’ai pas envie de parler de Chrystia Freeland quand elle n’est pas là ».

« Les États-Unis ont alloué 77 milliards de dollars américains à l’Ukraine, dont 44 milliards de dollars en aide militaire… Je resterai fier de ce record chaque jour ».

Dans une discussion plus large sur les dépenses militaires canadiennes, Cohen a reconnu les mesures du Canada pour moderniser le NORAD, soutenir l’Ukraine et son engagement à renouveler sa flotte de chasseurs. Il a déclaré que l’objectif de 2 % restait important en tant que minimum de dépenses, mais que les États-Unis prenaient également en compte d’autres facteurs.

Il a poursuivi : « J’ai été très clair sur mon appel concernant le besoin du Canada d’investir correctement dans la défense, et dans la préparation militaire, afin que vous puissiez continuer à augmenter les dépenses, et j’ai été tout aussi clair que je ne pense pas qu’il soit juste d’évaluer la performance ou l’engagement du Canada envers la défense uniquement en se basant sur un seul critère ».

Il a ajouté : « La démocratie peut parfois être un peu désordonnée, et parfois épuisante. En fin de compte, la démocratie réussit, et je n’ai aucun doute que le Congrès américain intensifiera ses efforts et qu’il y aura un flux constant de soutien important et continu des États-Unis vers l’Ukraine ».

Dans des déclarations antérieures, Cohen avait nuancé ses éloges sur les autres engagements militaires du Canada avec une certaine pression sur l’objectif de l’OTAN. Il a déclaré que « le monde regarde » ce que fait le Canada et qu’il « reste optimiste » quant à la réalisation de l’objectif.

Il a déclaré à CBC News en février : « Je ne pense pas que le Canada ait intérêt à être une anomalie au sein de l’OTAN ».