Les données officielles publiées par le Bureau du travail aux États-Unis ont montré la continuité de la vigueur du marché du travail en mars, l'économie américaine ayant ajouté l'équivalent de 303 000 emplois, contre 270 000 emplois en février dernier, tandis que le taux de chômage a diminué à 3,8 % au même moment, ce qui est meilleur que les prévisions des marchés qui indiquaient une stabilisation du chômage au niveau enregistré en février à 3,9 %.

Les données du marché du travail ont également révélé un ralentissement de la croissance du taux moyen annuel des salaires à 4,1 % en mars, contre 4,3 % en février, tandis que la croissance du taux moyen des salaires a accéléré pour atteindre 0,3 % contre 0,2 % en février.

Les marchés mondiaux, qu'il s'agisse des actions, des principales monnaies ou des matières premières, ont rapidement réagi à ces développements puissants et, ci-dessous, il est possible d'expliquer comment les marchés ont été affectés par les données du marché du travail américain :

Premièrement : les marchés boursiers mondiaux

Les contrats à terme sur les indices boursiers américains ont réduit leurs gains précoces dès la publication des données du marché du travail américain, qui ont suscité des attentes de la part des marchés quant au maintien par la Réserve fédérale américaine des taux d'intérêt à des niveaux élevés plus longtemps en raison de la vigueur des dépenses de consommation résultant de la hausse des taux d'emploi aux États-Unis.

Dans le même temps, tous les indices boursiers européens ont chuté sous l'effet des développements américains parallèlement à la croissance des commandes d'usines en Allemagne à un rythme plus lent que prévu par les marchés, les données publiées ce matin révélant une croissance des commandes d'usines dans le pays de 0,2 % en février alors que les marchés tablaient sur une croissance d'environ 0,8 %, ce qui a suscité des inquiétudes des marchés mondiaux concernant la détérioration de l'activité industrielle dans les plus grandes économies de la zone euro et ses répercussions négatives sur la croissance économique des pays de la région dans son ensemble.

Deuxièmement : le marché des devises principales

Le dollar américain a enregistré de fortes hausses dès la publication des données du marché du travail américain, avec un optimisme croissant des marchés mondiaux quant à la poursuite de la politique restrictive aux États-Unis pendant une période plus longue et à l'absence de précipitation pour baisser les taux, d'autant plus qu’un membre de la Réserve fédérale américaine, Kashkari, a laissé entendre qu'il pourrait ne pas y avoir de baisse des taux cette année, si la trajectoire de réduction de l'inflation aux États-Unis est entravée, ce qui a conduit le dollar à s'apprécier au détriment de toutes ses principales devises partenaires.

Troisièmement : le marché des matières premières majeures

Les prix de l'or ont fortement chuté après la publication des données du marché du travail aux États-Unis, qui ont renforcé les gains du dollar lors des échanges, ce qui a conduit à une baisse de la demande mondiale d'or valorisé en dollar, le métal jaune semblant constituer une opportunité d'investissement plus coûteuse pour les investisseurs détenant d'autres devises étrangères que le dollar.

Les mouvements des prix du pétrole brut ont également été quelque peu affectés par les développements du marché du travail américain, car la politique restrictive aux États-Unis influence l'activité économique américaine et, par conséquent, la demande américaine de pétrole brut, les États-Unis étant le plus grand consommateur mondial de pétrole brut.

Cependant, les tensions au Moyen-Orient ont soutenu les mouvements du pétrole sur les marchés mondiaux, notamment avec l'augmentation des craintes des marchés concernant la réponse de l'Iran à l'attaque militaire lancée par les forces israéliennes contre le consulat iranien en Syrie au début de la semaine, et son impact sur les approvisionnements en pétrole brut sur les marchés.