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Publié: mars 14, 2024
Après près de 15 ans de batailles juridiques, Jacques Delisle, ancien juge à la Cour d'appel du Québec, s'est reconnu coupable d'homicide involontaire dans la mort de sa femme.
Delisle est apparu aujourd'hui jeudi dans la salle d'audience de la ville de Québec portant un masque, s'est approché du banc et a plaidé coupable.
Son avocat, Jacques Larochelle, a déclaré : « Delisle veut que tout se termine aujourd'hui ».
Larochelle a indiqué que bien qu'ils aient accepté la plaidoirie, les parties étaient en désaccord sur les faits, le ministère public affirmant que Delisle avait participé activement à la mort de sa femme.
Tenant compte que Delisle a passé huit ans et 310 jours en prison, ses avocats ont accepté la demande du ministère public que Delisle purge un jour supplémentaire en prison.
Après une pause, le juge a condamné Delisle à un jour de prison, affirmant que cela garantissait que le temps déjà purgé serait pris en compte dans sa peine.
Delisle est sorti en boitant de la salle en marmonnant « Oh non » tandis que la police lui menottait les mains.
Dans une déclaration aux journalistes, Larochelle a précisé que malgré la peine d'un jour de prison, Delisle ne passerait que quelques heures en détention avant d'être libéré plus tard dans la journée.
Lors de son premier procès en 2012, il avait été reconnu coupable de meurtre au premier degré pour sa femme Marie-Nicole Renfile, âgée de 71 ans, décédée en 2009.
Renfile, qui souffrait de paralysie partielle suite à un AVC, est décédée d'une balle dans la tête. Le premier procès de Delisle avait été suspendu pour une analyse médico-légale approfondie visant à déterminer s'il s'agissait d'un suicide ou d'un homicide.
Delisle, maintenant âgé de 88 ans, affirmait lui avoir donné l'arme à feu, mais niait lui avoir tiré dessus. Il a toujours maintenu son innocence.
Après près d'une décennie en prison, il a obtenu un nouveau procès lorsque le ministre fédéral de la Justice, David Lametti, a déclaré qu’« une erreur judiciaire s'était vraisemblablement produite », en partie car un expert du ministère public avait commis de graves erreurs dans le rapport original de pathologie qui avait conduit à la condamnation de Delisle.
Le second procès de Delisle a également connu des retards. Il avait d'abord obtenu un arrêt des procédures en 2022 par un juge de la Cour supérieure du Québec, mais ce jugement avait ensuite été annulé par la Cour d'appel du Québec ordonnant la reprise du procès. Il était resté libre en attendant la décision concernant ce second procès.
La Cour suprême du Canada devait annoncer jeudi si elle examinerait l'affaire, mais elle a retiré le dossier mercredi après un avis de suspension de l'équipe de Delisle.
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