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Publié: juin 14, 2025
L’affaire de l’ancien journaliste canadien Gian Ghomeshi a ravivé le débat sur les lois canadiennes relatives à la divulgation des preuves (disclosure) dans les cas d’agression sexuelle, au milieu d’appels renouvelés d’avocats et d’associations de défense des droits à réévaluer les modifications apportées au code criminel en 2018.
Ces modifications, connues sous le nom de « lois sur la divulgation inversée » (reverse disclosure rules), stipulent que l’accusé doit fournir toute preuve numérique – comme les messages texte ou les courriels – qu’il entend utiliser pour sa défense, au tribunal, au ministère public et à l’avocat de la victime avant le début du procès, afin de protéger les plaignantes des surprises juridiques pouvant les exposer à une nouvelle violence psychologique durant le procès.
Contexte : de Ghomeshi à la réforme législative
Bien que Ghomeshi ait été acquitté des accusations portées contre lui en 2016, son procès a révélé comment l’usage inattendu de preuves numériques peut mettre les plaignantes dans des situations embarrassantes ou douloureuses, surtout lorsqu’elles sont utilisées pour attaquer leur crédibilité devant la cour.
En réponse aux larges réactions, le gouvernement libéral a modifié le code criminel en 2018, imposant aux accusés de divulguer à l’avance tout matériel numérique en leur possession lié à l’affaire, même s’il ne fait pas partie du dossier de poursuite.
Division légale concernant la justice
Les partisans estiment que ces modifications renforcent la protection juridique des victimes et limitent les pratiques de défense choquantes, mais en revanche, des avocats pénalistes affirment qu’elles sapent le principe de « présomption d’innocence » et restreignent la capacité de l’accusé à se défendre efficacement.
Un avocat a déclaré à CBC :
« La loi actuelle donne à l’État un pouvoir supérieur à ce qui est prévu par les principes constitutionnels. Il ne faut pas confondre la protection des victimes avec la confiscation du droit à la défense. »
Le gouvernement surveille et réévalue
De son côté, le ministère de la Justice du Canada a indiqué qu’il surveille l’impact pratique de la loi sur le déroulement des procès, et qu’il est prêt à la réexaminer s’il s’avère qu’elle entrave la justice, notamment dans un contexte d’intensification des débats sur l’équité et l’égalité des chances offertes aux accusés pour se défendre.
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